Question au gouvernement du mercredi 18 janvier 2012 de Mme Chantal BERTHELOT.
M. le président. La parole est à Mme Chantal Berthelot, pour le groupe socialiste, radical,
citoyen et divers gauche
Mme Chantal Berthelot.
Hier, dans cet hémicycle, M. Copé a déclaré être indigné de voir M. Hollande, depuis les
Antilles, s¶exprimer sur la dégradation de la note de la France. M. Copé considère-t-il qu¶un
responsable politique ne peut s¶exprimer depuis les outre-mer sur un sujet aussi grave ? Dans
quelques jours, le Président de la République adressera ses vœux à l¶outre-mer depuis la
Guyane. Au cours de ce déplacement, il prévoit de se rendre à Maripasoula, dans le village de
Twenké Taluhen. C¶est une très bonne chose...
Le centre de santé attendu par la population depuis la visite, en 2008, de Mme Roselyne
Bachelot, alors ministre de la santé, vient d¶être achevé. 2008, mes chers collègues !
Les besoins restent encore nombreux. L¶accès à l¶eau potable et à l¶électricité, deux droits
universels, n¶est pas assuré. L¶orpaillage clandestin, avec ses méfaits sur les habitants et
l¶environnement, est encore une réalité. La gestion des déchets se pratique à travers des
décharges sauvages.
La Communauté de communes de l¶ouest guyanais avait prévu de réaliser certains
investissements en 2012. Mais, le prélèvement d¶office de 1,4 million d¶euros au titre de la
TGAP ne le lui permet pas, alors que nous sommes dans l¶attente des conclusions d¶une
mission interministérielle à ce propos.
Il y a un an, j¶ai interrogé M. le Premier ministre sur le malaise des Amérindiens de France sur
ce territoire.
Au-delà de l¶aspect médiatique et symbolique de la visite du Président-candidat à Twenké
Taluhen, quelle est la position du Gouvernement sur la reconnaissance des peuples
autochtones de Guyane afin de favoriser leur bien-être et leur épanouissement ?
M. le président.
La parole est à Mme Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l¶outre-mer.
Mme Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l¶outre-mer.
Madame la députée, je ne reviendrai pas sur le débat d¶hier : nous n¶avons pas besoin de
rappeler incessamment que l¶outre-mer c¶est la France.
S¶agissant de l¶engagement de ce Gouvernement, notamment à l¶égard de la Guyane, vous
avez fait état des investissements qui doivent effectivement être réalisés pour permettre aux
populations de l¶ouest de la Guyane de se développer. Aujourd¶hui, ces investissements sont
prévus dans le plan d¶aménagement du parc amazonien.
Lorsque ce Gouvernement a pris en charge les affaires de ce territoire, ce plan n¶était engagé
qu¶à hauteur de 25 %. Aujourd¶hui, grâce à l¶action du département et des collectivités mais,
surtout à celle du Gouvernement, nous en sommes à plus de 65 %.
Il est vrai que se pose la question de la prise en compte des spécificités des populations
autochtones. Vous savez que ces populations sont régies par la même constitution et par les
mêmes lois que les autres et que nous sommes, à ce titre, dans l¶incapacité de ratifier les
accords de l¶ONU relatifs aux droits autochtones.
Pour autant, nous avons fait en sorte que ces droits soient renforcés, notamment en
permettant à ces populations de disposer de terres beaucoup plus importantes, avec un
principe de gratuité. Nous avons mis en place un droit foncier. Nous avons créé des
20/01/12 Question au gouvernement de Chantal BERTHELOT
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communes le long du fleuve Oyapock. Nous avons aussi, par l¶instauration de zones de
protection, fait en sorte que ces populations puissent vivre selon leurs us et coutumes.
S¶il y a aujourd¶hui des évolutions, sachez que nous ne ferons rien sans l¶avis du Conseil
consultatif des populations amérindiennes et bushinenge car c¶est ce Gouvernement qui a
officiellement installé ce conseil en juin 2010.
Mercredi 18 Janvier 2012
M.F.