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FEDERATION DES ORGANISATIONS AUTOCHTONES DE GUYANE - FOAG

Défendre les droits territoriaux et coutumiers, le respect des droits humains, promouvoir l'auto-développement et l'auto-gestion des peuples autochtones de Guyane.

2019 Année internationale des langues autochtones

Publié le 18 Février 2019 par FEDERATION DES ORGANISATIONS AUTOCHTONES DE GUYANE - FOAG

2019 Année internationale des langues autochtones

Les langues jouent un rôle crucial dans la vie quotidienne de tous les peuples, étant donné leurs implications complexes en termes d'identité, de diversité culturelle, d'intégration sociale, de communication, d'éducation et de développement.

L’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) a adopté une résolution (Réf A / RES / 71/178) sur les droits des peuples autochtones, proclamant l'année 2019 telle que l’Année internationale des langues autochtones.

En Guyane il existe six peuples autochtones : Kali’na, Lokono (Arawak), Parikweneh (Palikur), Teko (Emerillon), Wayapi et Wayana.

Ces six peuples appartiennent à trois familles linguistiques : caribe (Kali’na, Wayana), tupi-guarani (Teko, Wayapi) et arawak (Lokono, Parikweneh).

En raison du faible nombre de locuteurs ou de rupture de transmission vers les jeunes générations, ces langues sont considérées comme « en danger ».

Dans l’optique de l’année internationale des langues autochtones, nous mettons en avant un dispositif mis en place au sein de l’académie de Guyane :

Il existe, concernant la langue Kali’na et Wayana, un dispositif de l’éducation nationale nommé Intervenant en Langue Maternelle (ILM).

Pour rappel ce projet a vu le jour en 1998 sous le nom de Médiateurs Culturels et Bilingues (MCB).

Ce dispositif a pour mission de :

  • Favoriser le développement du langage et de la pensée des élèves dans leur langue maternelle.
    Conduire des activités visant à la structuration de la langue maternelle des élèves.
    En concertation avec les enseignants, organiser ces apprentissages dans une progression tenant compte des programmes et des compétences de fin de cycle.
  • Être le représentant, dans l’école, de la culture des enfants.
    Personne-ressource pour les questions de langue et de culture maternelles des élèves.
    Informer les enseignants sur les pratiques culturelles des familles. Suggérer aux enseignants des projets sur des thèmes culturels.
  • Être l’intermédiaire entre les familles et l’École.
    Assister le directeur et les enseignants lors des rencontres et des réunions avec les parents. Participer à des actions de médiation auprès des familles

 

En 2016, le rectorat de Guyane a adressé au ministère de l’Éducation un Projet décennal, dont l’un des volets était celui des enseignements des/en langues maternelles.

Parmi les objectifs, figurent :

- « renforcer la part d’enseignement aux enfants dans une langue qu’ils comprennent pendant au moins 6 à 8 ans de la scolarité », conformément aux préconisations du rapport UNESCO de 2016 sur le suivi de l’éducation.

- créer un vivier de professeurs des écoles (PE) formés à exercer dans des classes bilingues, selon deux procédures : une habilitation de PE locuteurs ; et une professionnalisation des actuels ILM.

- « développer des partenariats/ coopérations avec des systèmes éducatifs sud-américains et ultramarins ».

 

Il est nécessaire de consolider ce dispositif vers une professionnalisation des intervenants en langue maternelle afin qu’ils acquièrent le statut de professeur des écoles.

Sensibiliser les étudiants et futurs étudiants dans le domaine de l’enseignement.

Avoir à terme la création d’écoles bilingues Kali’na/Français et Wayana/Français et plus.

S’appuyer sur la création de nouveaux outils didactiques et pédagogiques afin de revitaliser la langue.

Il faut un renforcement des moyens déployés au niveau financier, logistique, structurel, humain avec un meilleur accompagnement de l’Etat, de l’académie de Guyane et une promotion de ce dispositif visant les étudiants autochtones en étude de professorat dans le but d’une habilitation.

Culture, langue et métier de l’enseignement dans un cadre académique, c’est possible !

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